Le trauma et la Somatic Experiencing®

Cette approche a été développée par Peter Levine à partir de l’observation des animaux et de leurs réactions de défense au danger : la fuite, le combat et le figement. Cette dernière a été étudiée à un niveau physiologique et neuronale. Les neuro-sciences ont apporté de précieux compléments d’information (cf théorie polyvagale de Porges en 2011) sur le fonctionnement du système nerveux autonome (sous le contrôle du cerveau dit « reptilien », sur lequel le cortex, donc le cognitif, n’a pas d’emprise) dans la réponse à un danger imminent. Porges a notamment montré que le système parasympathique comprenait une composante dorsale responsable de la réaction de figement qui court-circuite la fuite ou le combat. L’animal a une capacité innée à se « défiger » une fois le danger éloigné. Toutefois, il semble que l’homme ait perdu cette capacité de réaction indifférenciée, et qu’il garde ce figement en lui. Il peut ainsi se réactiver à l’occasion d’une évocation du danger passé (situation ressemblante, odeur, lieu, forme, sensation équivalente, etc). Ainsi, on parle de trauma, ou de stress post-traumatique.

La Somatic Experiencing® se base sur cette théorie pour recréer des conditions favorables à la résolution du trauma, qui passe par un « défigement » de la situation. Même s’il est traitée de manière symbolique, le « défigement » par la convocation d’une réaction de fuite ou de combat permet au cerveau de considérer le danger comme écarté et la situation réglée.

Deux sites pour avoir plus d’information sur le sujet :

https://www.apf-somatic-experiencing.com

https://somatic-experiencing-europe.org

 

Le figement comme réaction de survie est l’ultime façon pour certains animaux d’échapper à leurs prédateurs. Exemple ci-contre. L’immobilisation totale mimant la mort éloigne le prédateur qui finit par se désintéresser d’une proie « morte ». Ce figement demande une mobilisation extrême d’énergie, car l’organisme utilise la totalité de ses ressources pour inhiber tout mouvement de vie. Il est une réaction de survie ultime, mais en mimant la mort !

 

Cette vidéo montre très clairement l’énergie de survie considérable que demande cette réaction de figement total mimant parfaitement la mort dans la gueule du prédateur. Cette antilope a ensuite une réaction désorganisée quand elle sort du figement, qui lui permet « d’évacuer le choc ». Réaction que les humains ont apparemment perdue au cours de l’évolution et qui pourrait contribuer à la mémoire traumatique de l’événement.